La présidente de France Logistique, ancienne secrétaire d’Etat aux Transports (1995-1997), revient sur la dernière édition de la SITL et notamment sur les sujets majeurs qui accompagnent le secteur.

Lors de la conférence d’ouverture de la SITL, et en présence des représentants des principaux candidats à l’élection présidentielle, vous avez fait quelques propositions. Pouvez-vous les récapituler ?
Pour la première fois dans le débat public, France Logistique a présenté un livre blanc début février, avec des propositions que j’ai reprises devant les représentants des candidats. Sur la table, il y a quatre grands chapitres : une gouvernance aussi transverse que possible, des contributions à la transition écologique, l’intégration dans les politiques économiques et industrielles, mais aussi des questions d’emploi et de compétences. J’ai eu l’occasion de rappeler ces propositions.

Quelles ont été les réactions des uns et des autres ?
Ce qui était intéressant, c’est que les politiques prennent de plus en plus conscience des enjeux de la logistique, de son importance, de son rôle pour l’économie. La crise du Covid est passée par là et maintenant les différentes crises d’approvisionnement qui se succèdent pour toutes sortes de raisons, dont certaines véritablement dramatiques. Sur les questions de transition écologique, l’approche est de plus en plus réaliste. Tout le monde souhaite augmenter, peut-être doubler, la part du rail et du fleuve, mais la plupart des représentants des candidats se sont aussi exprimés sur la manière réaliste d’organiser la transition écologique du transport routier qui restera majoritaire. Ce qui est enfin important dans la prise de conscience, c’est la question des entrepôts et du foncier, et celle de l’articulation des stocks des entrepôts et des flux de transport. C’est un bon début.

Ce secteur est-il enfin reconnu à sa juste valeur ?
Leur réponse à notre invitation montre l’importance de la logistique, qu’il faut s’occuper à la fois des entrepôts et des transports, tout en le faisant sur le plan international et local. C’était plutôt bon signe.

A quoi est dû cet intérêt d’après vous ?
Le e-commerce n’est qu’une partie de la logistique, à peine 10% de l’occupation des entrepôts. Le secteur va bien dans l’ensemble, avec des différences selon le type de clients. Il s’agit d’un secteur qui recrute, dans lequel il existe des possibilités de carrière. Ce point a été énormément mis en avant.

Quelles innovations vous ont marqué lors de cette SITL ?
Encore cette année, la SITL a offert une vraie plateforme pour l’innovation. Ce n’est pas encore complètement clair dans l’esprit des dirigeants politiques, mais la logistique est un secteur qui innove beaucoup. France Logistique s’est positionnée sur ce thème. Les innovations sont à la fois purement matérielles avec, par exemple, toutes sortes de robots, et beaucoup d’innovations immatérielles sur des outils qui permettent d’optimiser le remplissage des camions et de bien collecter les données.

France Logistique tournée vers le futur

Anne-Marie Idrac et France Logistique sont plus que jamais tournées vers l’avenir, conscientes de l’importance des enjeux qui s’annoncent. “Il faut continuer à innover pour rendre tous les véhicules de plus en plus écolos, des lieux de stockage qui évitent de faire des distances inutiles et massifier les flux”, égrène la présidente de France Logistique. “Nous sommes pleinement engagés dans les perspectives de doublement du trafic fluvial et ferroviaire. Le plus tôt sera le mieux. Les principaux clients du fer et du fleuve sont les transporteurs routiers. Nous espérons que la qualité sera au rendez-vous pour séduire les clients et que les travaux nécessaires puissent aller le plus vite possible.”

Anne-Marie Idrac: “Logistics is a sector that innovates a lot”

The President of France Logistique, former Secretary of State for Transport (1995-97), talks about the latest edition of SITL and in particular the major topics that accompany the sector.

You made some proposals during the opening conference of SITL, in the presence of the representatives of main presidential candidates. Can you recap them?
For the first time in the public debate, France Logistique presented a white book at the beginning of February, with proposals that I took up before the representatives of the candidates. On the table, there are four main chapters: governance that is as cross-functional as possible, contributions to ecological transition, integration into economic and industrial policies, but also employment and skills issues. I had the opportunity to recall these proposals.

What were the reactions of each other?
What was interesting is that politicians are becoming more and more aware of the challenges of logistics, of its importance, of its role for the economy. The Covid crisis has been there and now the various supply crises that follow one another for all kinds of reasons, some of which are truly dramatic. On issues of ecological transition, the approach is increasingly realistic. Everyone wants to increase, perhaps double, the share of rail and river, but most of the representatives of the candidates have also expressed their views on how to realistically organise the ecological transition of road transport, which will remain the majority. Finally, what is important in raising awareness is the question of warehouses and land, and that of the articulation of warehouse stocks and transport flows. It’s a good start.

Is this sector finally being recognised for its true value?
Their response to our invitation shows the importance of logistics, that it is necessary to take care of both warehouses and transport, while doing it both internationally and locally. It was a pretty good sign.

What do you think this interest is due to?
E-commerce is only part of logistics, barely 10% of warehouse occupancy. The sector is doing well overall, with differences depending on the type of customer. This is a sector that recruits, in which there are career opportunities. This point has been strongly emphasised.

What innovations stood out to you during this year’s SITL?
Again this year, SITL has offered a real platform for innovation. It’s not yet completely clear in the minds of political leaders, but logistics is a sector that innovates a lot. France Logistique has positioned itself on this theme. The innovations are both purely material with, for example, all sorts of robots, and many immaterial innovations on tools allowing to optimise the filling of trucks and to properly collect data.

Future-oriented logistics France

Anne-Marie Idrac and France Logistique are more forward-looking than ever, aware of the importance of the challenges ahead. “We need to continue to innovate in order to make all types of vehicles even greener, to create storage places that avoid unnecessary distances and and to massify flows”, says the president of France Logistique. “We are fully committed to the prospects for doubling river traffic and rail. The sooner the better. The main customers of the rail and the river are road hauliers. We hope that the quality will be there to attract customers and that the necessary work can be carried out as quickly as possible”.